Ma mère,
Seule femme que je n'ai jamais regardée avec des yeux d'homme
Seule femme que j'ai toujours pu contempler avec des yeux d'enfants
Elle est demeurée sans aucune intérruption auprès de ses enfants
Qu'elle a toujours surveillée même après qu'ils soient devenus des hommes
Plus je contemple ses gestes quotidiens et plus je la découvre
Et malgré le merveilleux bonheur qu'aux fils des jours elle a pû donner
Je m'apperçois maintenant qu'elle n'a jamais été récompensée
Elle a toujours dû donner sans jamais pouvoir un jour recevoir
Elle a ressenti à maintes reprises bien d'innombrables regrets
Pour avoir ainsi sacrifié sa jeunesse, sa vie, sa liberté
Aujourd'hui pour ses sacrifices elle ne reçoit qu'un au revoir...
Mercredi 20 juillet 1983