Noire nomenclature,



Que ne s'est-on occupé des Palestiniens
Du droit des habitants des Malouines et Grenade
Des habitants du Panama, de celui des Indiens
Où les troupes ont fait un génocide véritable.

Souvenez vous que toutes les femmes et les mères
Dans cette identique langue universelle pleurent
La mort n'a malheureusement aucune frontière
Encore moins de nationalité ni de couleurs.

De Jaurès et de sa haine contre toutes guerres
Vous ne conservez qu'une bien vide carapace
Immonde guerre que ceux des lendemains précaires
Qui connaissent la vie des cités ghettos, agace.

Il me semble qu'aujourd'hui le triste pas cadenssé
Malgré apparences civiles et humanistes
Vous sied beaucoup mieux que toutes les marches pour la Paix
Tout ceci est fortement condamnable et bien triste.

La guerre est faite par des gens ne se connaissant pas
Pour d'ignobles privilégiés qui bien se connaissent
Pour d'immences intérêts qui ne les concernent pas
Pour l' argent à couleur sueur, pour une faiblesse.

Triste génération de chomeurs, de crèves la faim
Que vous nous avez engendré en seulement dix ans
Abérante génération de veuves et d'orphelins
Que vous voudriez nous fabriquer dorénavant.

De cette page blanche de toutes les victimes
Dédiée comme linceul de l'unique victoire
S'avance le cortège des censeurs anonymes
Ils ont rendez vous au tribunal de l'Histoire.

Un prochain rendez vous immédiat le leur ai donné
Car ces cadavres seront désormais sans visage
Cette perfide censure le leur a retiré
Comme ces colonnes livides sur cette page.

Ah ce qu'il est est fort aise pour vous, très fins stratèges
De parler au seul nom d'un peuple et à sa place
Vous qui prévoyez une courte guerre et fraîche
Et d'envoyer mourir ses enfants à votre place.

Un par un, j'apprendrai les 863 noms
Députés, Ministres, Sénateurs, tous se sont vendus
Et pensez bien si je n'oublirai jamais votre nom
Pour lequel grand nombre d'entre nous un 10 mai ont cru.

Vous nous jettez vos roses miséricordieusement
Lorsque le géant en essuie sa bouche de canon
Sur la tombe à venir des appelés du contingent
La sinistre, la socialiste habitude du con.

Elus pour la Paix, ils votent la guerre et non la vie
Les seules guerres qu'ils aient un jour répugné à fair'
Souvenons-nous: Indochine, Suez ou Algérie
Accordons leur, ce sont celles de Franco et d'Hitler.

Je réciterai, et un par un, à mes nuits blanches
Vos 863 noms de ténèbres noires
Sur les masques gazés, sur toutes les pierres blanches
Les spectres fondus et les nuages de suie noire.

Je n'oublirai les bouchers de Bagdad, de Washington
S'il reste des murs entre le Tigre et le Jourdain
Tous seront de Lamantations et tous vous maudiront
Entre Haifa, Riyad, La Mecque et Jérusalem.

De l'Euphrate à la mer rouge et la Méditerranée
D'abord en arabe, en hébreu, un par un et par terre
Vos 863 noms seront piétinés
Maudits dans les centaines de langues de la Terre.

Je n'oublirai pas les autres criminels s'essuyant
A Moscou, ailleurs, les mains dans le drapeau du cocu
Mais ceux-là ne me demanderont à aucun moment
De les élirent car la France ils ne l'ont pas vendue.

Que ne s'est on occupé du droit des Palestiniens
Du droit des habitants des Malouines et Grenade
Des habitants du Panama, de celui des Indiens
Où les troupes ont fait un génocide véritable.

Non, non à la guerre, à cette Busherie
Non, non à la logique, celle de la connerie.


Le 19 janvier 1991.
 



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